Isle aux Coudres and co.


Ostie qu’elle est sévère cette gueule de bois ! Depuis quand j’avais pas capoté comme ça ? Un bon moment. Il me faut un coin tranquille pour traîner mon mal de crâne et passer une soirée reposante. Direction l’Isle aux Coudres, à 1h30 au nord de Québec. On m’a dit que le traversier pour y accéder est gratuit. En quinze minutes, la traversée est bouclée sous le soleil de début d’après midi. Le Gros est en bonne place pour s’élancer sur l’île. 

Le pauvre Gros, il avait bien besoin de ces quinze minutes de repos. Ca se voit pas comme ça mais il est épuisé, après une formidable pente à 18% juste avant d’arriver au port. Son vieil ABS et ses disques fatigués n’ont pas du tout aimé l’épreuve du freinage soutenu, et si mes plaquettes étaient neuves en haut de la côte, mon nez m’a confirmé qu’elles ont fondu pendant la descente. Ambiance barbeuk dans les roues…

Ca m’empêche pas de faire tranquiloute le tour de l’île pour voir ce qui s’y passe. Pas grand chose. Une… Pardon ? Dégustation de cidre de glace ? Au point où j’en suis, avec plaisir. La gérante de la cidrerie insiste pour tout me faire goûter; cidre de glace, mélange de plusieurs variétés de pommes, liqueurs, cidres traditionnels… C’est bien bon tout ça, mais ça fait pas passer le mal de tronche. L’île n’est pas spécialement photogénique, et la lumière est franchement trop dégueulasse pour prendre des photos. Je me promène sur la plage en commençant à me demander où je vais me poser le soir, l’île étant essentiellement constituée de terrains privés et de chemins de forêt où il ne faut pas se garer.

Dix minutes d’errance plus tard, voilà pas que je tombe sur… un West ! Et un autre camion aménagé ! Garés tranquiloute sur le seul spot praticable à côté de la plage, je parque le Gros à côté d’eux et réveille le neurone de l’incruste. Deux familles de Québécois en vadrouille avec leurs gamins m’accueillent avec un grand sourire.

Merde, des gamins… Ceux là ont l’air marrants et m’adoptent assez rapidement. En fait, c’était l’appareil photo qui les intéressait. Je le leur prête en gardant un oeil dessus. Une ribambelle de photos floues squatte maintenant ma carte mémoire, mais pour une fois on voit ma tronche !

Non je n’enlèverai pas ma casquette. Ma crête étant définitivement morte, c’est un paillasson policé qui a pris racine sur ma tête, ce qui m’a suffi à décréter ça immontrable jusqu’à nouvel ordre. Et puis c’est utile contre les bibites. Ne rigolez pas, les bibites, ça pique. Et ça adore prendre son repas de sang humain quand ces imbéciles se massent autour d’un feu de camp.

-Et… On est ta première rencontre québécoise pas prévue depuis que t’es partie de la ville ? Ca fait plaisir ?

-Mets-en qu’ça fait plaisir.

-Ostie qu’elle parle québécois la française ! Allez viens, on fait tourner !

(Papa, maman, ne lisez pas ça, promis elle était bonne et bio)

Première nuit officielle dans le van, hey ma gueule j’me suis fabriqué un hôtel 6000 étoiles ! Quel pied le p’tit dèj au cul du camion… Malheureusement, la pluie s’invite assez raidement aux festivités, et je quitte l’île sous des trombes d’eau. Prochaine étape; Tadoussac !

Using Format